Ce mec a été à la mode, à un moment donné.
VRAI et FAUX. Le célèbre mot de John Lennon, supérieurement méprisant, est une véritable chausse-trappe pour quiconque se risque à en évaluer la pertinence, tant le sujet est épineux. Au premier abord, la situation est pourtant claire : alors que nos voisins d'outre-manche bénéficiaient de l'extraordinaire créativité des Beatles, Stones, Kinks et autres Small Faces, nous nous déhanchions sur du Sylvie Vartan et du Claude François. Quand ils pogotaient sur du Buzzcocks, du Sex Pistols ou du Clash, nous tressautions maladroitement sur des airs de Daniel Balavoine. A l'heure du triomphe des Libertines et de The Coral, nous avions droit à « Face à la mer » de Calogero et à « Toutes les femmes de ta vie » des L5.
L'inaptitude hexagonale au rock'n'roll serait-elle génétique ? Loin s'en faut. Certaines tentatives réussies dans le domaine se révèlent à qui se penche un tant soit peu sur la question. Dès les années 50 puis 60, une foule de groupes français apparaissent, la plupart se contentant de reprendre les tubes d’Elvis et compagnie en français, pour un résultat souvent amusant (Johnny Hallyday, les Chaussette Noires, Hector et ses Médiators, les Pirates, les Chats Sauvages de Dick Rivers…). Peu après, c'est avec Michel Polnareff, Jacques Dutronc, l’excellent Ronnie Bird et surtout Gainsbourg que naît dans nos contrées une authentique pop à la française. Il est d'ailleurs révélateur que le disque le plus audacieux de ce dernier (L'Histoire de Melody Nelson), vénéré en Angleterre, ait été son plus gros bide en France.
Mais c'est la fin des années 70 et l'importation du mouvement punk qui donnera véritablement le coup d'envoi à la scène rock tricolore, avec des groupes anglophones de qualité, comme les Stinky Toys (devenus plus tard Elli et Jacno), les Frenchies avec Jean-Marie Poiré (oui, le réalisateur des Visiteurs), les Guilty Razors ou les immenses Dogs de Dominique Laboubée. Malheureusement, aucun n'aura accès à une reconnaissance nationale.
La suite, en revanche, sera un peu plus merdique musicalement parlant : ce sont les années Bérurier Noir, Trust, Métal Urbain, Ludwig von 88, La Souris déglinguée, qui caricaturent le genre punk jusqu'à l'inaudible. Les années 80 puis 90 voient également l'apparition d'un rock francophone plus mainstream, pas honteux, mais pas folichon non plus, avec les disques de Bashung, de Noir Désir, d’Etienne Daho, de Téléphone, de Taxi Girl, des Rita Mitsouko ou de la Mano Negra. A l'approche des années 2000, le pays commence à sombrer dans le mauvais goût intégral : Indochine revient, Mass Hysteria persiste, Mickey 3D démarre et Superbus s'apprête à éclore. C'est dire l'étendue de la panade.
Il faut attendre les années 2005-2008 pour que la très jeune Nouvelle scène parisienne, beaucoup plus cultivée et largement marquée par le garage anglo-saxon, donne un coup de vieux aux dinosaures rassis du rock français (et francophone). Hélas, malgré une liste de références souvent impeccable sur leur CV Myspace et le soutien indéfectible de Rock'n'Folk, les Naast, Shades, Plastiscines et autres Second Sex peineront à proposer une alternative réellement novatrice à leur prédécesseurs. Leurs quelques tentatives discographiques, pourtant pas dénuées d'intérêt (Mauvais garçon des Naast), si elles leur assurent un lynchage médiatique quasi-généralisé, ne suffiront pas à leur faire prendre place à la tête des charts hexagonaux (à l'exception des BB Brunes, mais passons).
Alors, à quoi faut-il imputer la faiblesse de la production rock de chez nous ? La frilosité des gros labels, le conservatisme des médias et le parti pris fréquent du chant en anglais chez les artistes les plus intéressants, davantage qu'une supposée incompatibilité entre rock et culture française, semblent avoir fermé les portes de la gloire aux prétendants, souvent restés cantonnés, faute de moyens, au cercle restreint de l’underground.
Allez, un petit Dogs pour s'en remettre :
Excusez-moi mais votre article est vraiment trop subjectif pour être crédible. De plus faire un article sur le rock français sans parler de Danny boy et ses pénitents (groupe des années soixante, auteur de "C'est encore une souris" et de "Croque la pomme", qui furent des tubes à leur sortie), c'est un peu comme parler de littérature russe sans mentionner TolstoÏ.
RépondreSupprimerVous avez raison, quel oubli impardonnable ! D'ailleurs j'ai également omis d'évoquer les fantastiques Blue Destroy Peppermints de Tarbes, groupe mythique des 70's qui avait quand même écoulé son cultissime "Fuck That Noise Straight To Hell" (1978) à 250 exemplaires à travers toutes les Hautes-Pyrénées.
RépondreSupprimerfaut voir ce que sont devenus les guilty razors :
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=pZi3k3LeP_g (ca c'est le chanteur)
http://www.youtube.com/watch?v=P0mRTztCJmc (et ça les deux guitaristes)
vive les revirements artistiques...
Aïe, c'est moche. Une fin de carrière à la Jim Morrison ou à la Brian Jones ne leur aurait pas fait de mal.
RépondreSupprimerpas du tout d'accord pour taxi girl. oubli des thugs, strychnine ( de Bordeaux, à écouter absolument ), oth pour la nouvelle vague. tout à fait d'accord pour les baby rocker. une qui mérite un peu d'attention, Edith Nylon ( on youtube ), fausse Blondie mais vrai moche
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